Nouvelle formation des « Reporters Solidaires »

Du 12 au 14 mars 2014 a eu lieu la quatrième session de formation de douze journalistes maliens de la région de Tombouctou. C’est à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso qu’ils ont retrouvés l’association française  « Reporters Solidaire ». La priorité n’est pas donnée à la transition du journalisme vers le web mais plutôt aux fondamentaux du métier. Les principales raisons : le manque de formation initial et le coût des nouvelles technologies, peu accessible à la plupart de ces journalistes. 

La photo souvenir à la fin de la formation

La promotion 2014 et les formatrices de Reporters Solidaire

Nelly Bouveret est journaliste et réalisatrice aux ateliers de création de Radio France. Marie-Martine Chambard a travaillé pendant plus de 30 ans chez France 3 Rhône-Alpes, notamment en tant que rédactrice en chef adjointe. Depuis 2008, elles s’impliquent au sein de l’association « Reporters Solidaire » qui vise a soutenir la formation des journalistes africains.

Cette année, elles consacrent cette session à la radio, l’objectif est de réaliser un journal radiophonique complet afin de mettre en pratique les acquis théoriques des précédentes sessions. « La difficulté, c’est que ce sont des gens qui ont autant de métier que nous. Très peu ont suivis des études universitaires, encore moins en journalisme. Certaines sont animatrices, mais n’ont qu’une vague idée de ce qu’est l’information ». Ensemble, ils reprennent les bases de la documentation, du choix d’un angle et de la préparation d’une interview.

« Gagner en performance »

Mohammed Baby est journaliste pour l’agence Malienne de presse et de publicité depuis plus de 20 ans. C’est la quatrième fois qu’il se rend au Burkina Faso pour suivre cette formation. Comme tous les autres participants, il a passé les 24 heures de voyage en bus nécessaires pour rejoindre Bobo-Dioulasso. La raison d’un tel périple : « gagner en performance. Comme il est difficile d’échanger avec internet, cette semaine nous permet de mieux nous connaître et d’échanger sur nos expériences ». Pour Nelly Bouveret, il est parfois difficile de déterminer ce qui appartient aux pratiques françaises et ce qui doit être appliqué à l’international. Néanmoins, les deux journalistes françaises déplorent le manque des bases nécessaires au métier de journaliste. « Quand on parle de déontologie et d’éthique, cela les intéresse, mais la majorité des médias fonctionnent avec le système des enveloppes. »

Un téléphone pour Nagra

Les moyens techniques de production journalistique sont souvent inabordables pour les journalistes maliens ainsi que pour leurs rédactions. La plupart des journalistes de la formation utilisent de simples téléphones pour leurs reportages. L’achat d’un enregistreur peut coûter jusqu’à deux mois de salaire, imaginez donc le prix d’un ordinateur, d’une tablette tactile ou d’un smartphone. Et à Marie-Martine Chambard de conclure « On peut difficilement évoquer les nouveaux outils dans le cadre de nos formations. Quand on voit les difficultés qu’on a pour rassembler le matériel nécessaire pour faire de la radio et qu’on voit la qualité des connexions internet, on comprend clairement qu’ici, ça n’est pas la priorité. »

 

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